Le Cahier Bleu

Les vacances d'Adan

Retour sur les cinq semaines de vacances a Lombok et en France, ou Adan, tout occupe a profiter de sa famille et des vacances, a eu de multiples occasions de murir encore d'avantage.

Le 21 Août 2015 - Tags: adan, france


Vendredi matin.

Il y a pres de 5 semaines maintenant, nous revenions de nos vacances estivales, etirees entre l’Indonesie et la France. Ce fut assez intense et definitivement une nouvelle experience pour toute la famille. Pour Adan, les vacances de Lombok furent l'occasion de decouvrir un autre monde que le sien, et il a, au travers de cette experience, grandement gagne en maturite. Il a par exemple du gerer l’attention perpetuelle dont il était l’objet une fois sorti de notre gite ou de l’hotel. Etait ce ses cheuveux blonds ? Ses lunettes ? La pression était forte des locaux pour le toucher, l’approcher, le faire sourire, ou meme, lui arracher un baiser. Nous avons essaye de lui expliquer qu’en tant que « plus beau garcon de la terre entiere » (ce que nous croyons fermement !), il était previsible que les gens veuillent l’approcher, mais parfois, ca restait trop pour lui, et nous devions nous interposer pour le proteger un peu.

A d’autres reprises, il acceptait de nous lacher la main, comme cette fois ou nous etions au marche traditionnel. Sol, notre guide, nous montrait le chemin dans les meandres du « souk » et je suggerai a Adan de le rejoindre, ce qu’il accepta. Ils etaient devant nous et j’essayais moi meme de faire abstraction des parfums puissants qui assaillaient nos narines quand je vis Adan revenir vers moi. Il tira mon tee-shirt pour que je descende a son niveau. Bien au creux de mon oreille, il me chuchotta : « le monsieur il sent vraiment pas bon ». Je dus me mordre la joue pour ne pas exploser de rire, et avec tout mon serieux, je lui expliquai que Sol n’était pas responsable des effluves en provenance des etals de poissons seches positionnes juste sous son nez. Je lui montrai les multiples paniers remplis de fretins mais il refusa tout de meme de rejoindre Sol !

Heureusement, il y avait des moments de detente, de relachement. Au gite, il put par exemple observer de tres pres (sinon ce n’est pas interessant) les lezards qui se laissaient approcher, ou les crapauds qui sortaient des buissons a la nuit tombee, quand nous finissions notre diner, a la fraiche, sur la terrasse. Ou lors de ces apres-midis lancinants ou nous restions au gite et que Petit Papa et lui mirent a profit la piscine. Adan fit d’enormes progres et conquit en quelques jours ses dernieres peurs de l’eau.

Cette assurance ne fut pas suffisante lorsque nous visitâmes les chutes de Ganga, avec Udin, le guide local. Celui-ci nous emmena pour quelques roupies aux differentes cascades. A la seconde, il avait erige une plateforme en bambou au dessus du trou d’eau en contrebas de la chute. C’est notre confiance qui fut mise a rude epreuve lorsqu’il proposa de mettre Adan sur son dos, puis d’escalader, tongues au pied, les quelques rochers brillants qui y menaient. Mais bon, c’est lui le local, qui habite la et connait le terrain, alors nous l’avons laisse faire, les yeux rives sur la situation. Depuis la plateforme, Udin a saute dans le bassin et je l’y ai rejoint. J’essayai ensuite d’emmener Adan sur mon dos, dans l’eau, au plus pres du tumulte, mais c’était decidement trop pour lui, et nous sommes revenus sur la plateforme.

Puis, la semaine dans le gite s’est terminee, et nous avons demenage dans un hotel a quelques encablures de la, ou mes parents nous attendaient. Nous avons traverse le jardin autour de l’hotel pour rejoindre la piscine, face a la plage, et quand nous avons pu les apercevoir, de loin, Adan a crie : « Papi !!!! Mamie !!!!! ». Apres un an loin des yeux, tout le monde était content de se retrouver.

La semaine a l’hotel fut l’occasion de se reposer, de continuer les visites, et pour moi, de gerer ce qui s’avera n’etre qu’une simple, mais severe, tourista. M’en remettre me couta 3 ou 4 jours de vacances, ce qui fut moins que Seb et Adan qui mirent, eux, une semaine pour etre sur pied completement, une fois arrives en France. Etait-ce une intoxication alimentaire ? Un virus ? Les clims de Lombok ? On ne saura pas, mais au moins, personne n’a eu a subir de sequelles.

Puis le mariage de Sandrine et Herve a eu lieu. Seb était en train de donner les derniers coups de poings a sa creve, et Adan était plutôt en forme. Il a pu profiter de la fete presqu’a son terme et, oh surprise, accepta meme d’etre a la table des autres enfants avec comme seul adulte, la babysitter. Je fus etonne, persuade qu’Adan resterait accroche a ses Papas, mais nous pûmes faire la constatation douce amere qu’il pouvait etre comble sans nous. Un pas de plus vers l’independance, necessaire mais dechirante. Vers 23h, tout le monde quitta la salle du diner pour en rejoindre une autre dediee a la danse. Adan fit comme tout le monde et trempa ses pieds dans la fontaine pour calmer les effets de la chaleur encore ecrasante. Puis, apres les gateaux et la danse des maries, Adan rejoint la piste pour se déhancher, avec Gros Papa d’abord, puis avec les autres enfants. A minuit, protestant mollement, le petit gars finit par rejoindre les bras de Petit Papa et ceux de Morphee.

Quelques jours ont encore passe et nous avons du reprendre la « route » des airs. Le voyage jusqu’à Abou Dhabi fut court (6 heures) mais agreable. Nous y fimes une tres longue pause, tres reposante, puis, armes de notre courage, avons embarque pour 14h de vol vers Brisbane. Adan dormit sur la quasi totalite du trajet, souriant dans son sommeil a la perspective de retrouver sa maison, ses reperes et Emily-May apres 5 semaines d’un depaysement total.

- Benoit -