Le Cahier Bleu

Rugby, touch et soirée au club

Nos vacances prolongées au paradis se poursuivent. Nous avons passé une excellente semaine, bien que Seb ait été pas mal anxieux à cause de sa reprise lundi, demain. C’est vrai que c’est beaucoup de nouvelles choses, mais je pense que d’ici deux ou trois semaines, les choses seront en place, et qu’il pourra se détendre …

Le 12 Mars 2006 - Tags: blog


Dimanche midi.

Nos vacances prolongées au paradis se poursuivent. Nous avons passé une excellente semaine, bien que Seb ait été pas mal anxieux à cause de sa reprise lundi, demain. C’est vrai que c’est beaucoup de nouvelles choses, mais je pense que d’ici deux ou trois semaines, les choses seront en place, et qu’il pourra se détendre …

De mon côté, beaucoup de sport cette semaine. Je suis allé à l’entraînement de rugby mardi soir, et j’en suis revenu ravi. Ils nous ont enfin répartis en équipes, et c’est forcément plus facile de s’intégrer avec le reste du groupe. Mon épaule est complètement rétablie.

Mercredi soir, c’était ma première séance de « touch ». Nous n’avons pas joué où je m’entraîne d’habitude pour le rugby, mais sur un terrain plus proche de la maison, au cadre plus sympa, je trouve. Les collègues sont bien sympas et ce sport va me permettre, je pense, de faire de gros progrès sur le plan technique. Le plus dur, par contre avec eux, c’est de pouvoir rentrer chez soi debout, et pas à quatre pattes ! Nous sommes allés boire un coup après l’entraînement, et ce ne sont pas de petits buveurs.

Jeudi matin, nous nous sommes levés sous des trombes d’eau. Quand je suis sorti de la maison pour aller prendre mon bus, l’averse était à son maximum et me servait des grêles ! Le charmant petit chemin que j’emprunte tous les matins s’était transformé en charmant petit torrent, et je suis arrivé à l’arrêt de bus trempé, sans abri pour me protéger !

A midi, la pluie s’était calmée, mais il faisait encore pas mal froid. Je devais manger avec Fred, et nous avons du nous passer de terrasse !

Le soir, re-rugby. Ce soir là, j’ai eu à nouveau du mal parce que les différentes équipes du club ont joué les unes contre les autres, et la mise en situation a été un peu trop rapide, un peu comme si nous disputions un match.

En rentrant à la maison, il me faut toujours un peu de temps pour reconnecter avec la vie habituelle. C’est un grand écart, avec d’un côté des coéquipiers qui ne font pas de phrase sans y placer trois fois « fuck », et de l’autre, Seb qui prépare gentiment le repas en attendant que je rentre. Je ne peux pas évoluer dans ces deux « mondes » sans me plier aux règles de communication qu’ils imposent, et c’est passer de l’un à l’autre qui est à chaque fois un challenge : j’ai du mal à quitter la voiture sur le parking du terrain, avant l’entraînement, et il me faut bien 30 minutes pour pouvoir reparler normalement avec Seb quand je rentre à la maison !

Vendredi midi, le ciel était dégagé, mais la mer battue par le vent. Je suis allé courir pendant la pause de midi avec Eno. Nous avons longé la plage, profitant du soleil mais aussi des vagues emportées par le vent! Après avoir contourné Oriental Parade, nous avons coupé pour rentrer à Telecom en remontant la colline, puis en la descendant.

Samedi, enfin, j’ai participé à un autre match de rugby. Il y en avait deux organisés avec l’équipe de niveau 1 (les Prems) et l’équipe de niveau 2 (les Seniors 1). Moi, je joue théoriquement avec l’équipe de niveau 3 (les Seniors 3), mais comme les Seniors 1 manquaient de joueurs, j’ai été réquisitionné. J’étais remplaçant, et en attendant d’entrer sur le terrain, j’étais partagé entre l’envie très forte de jouer (sinon, à quoi bon s’être préparé ?) et l’envie que le match se termine au plus vite, sans ma participation. L’équipe adverse était plus faible que la notre, mais jouait « sale », pas dans les règles, ni les officielles, ni celles de l’art. Finalement, j’ai été propulsé « flanker » pendant 15 minutes (ma plus longue participation à un match jusqu’à maintenant) qui ont été très intenses. Mon rôle consistait à « protéger » la balle (empêcher l’équipe adverse de se l’approprier quand elle essaie de plaquer un coéquipier) et à la « nettoyer » (pousser lors d’une mêlée pour la rendre disponible aux coéquipiers placés derrière).

Intense, donc, surtout au moment des mêlées. Etre au milieu de ces 15 gars qui concentrent toute leur énergie sur un point, participer à cet effort … c’est difficilement descriptible, mais pour résumer, c’est terrible !

En sortant du terrain, j’ai compris que j’avais réussi à tirer mon épingle du jeu, même si mes plaquages ont sûrement été encore trop timides. Les joueurs se sont congratulés, et j’ai eu droit à quelques « ‘tchop, bra » (pour « good job, brother », « bon travail, mon frère»).

Seb, qui rentrait d’un tour en bateau, m’avait rejoint et nous sommes rentrés à la maison pour terminer l’après midi.

Le soir, le club organisait une petite soirée pour lever des fonds à l’intention d’une des joueuses qui devait partir à Melbourne disputer un match. Ne connaissant quasiment personne, ni le type d’ambiance, ni ce que j’allais trouver, je m’étais résolu à y aller une heure, maximum, histoire d’être sociable, et puis pour voir. Quand j’ai descendu la colline pour me rendre à la soirée, le soleil se couchait et le ciel était simplement magnifique (nous ne profitons jamais des couchers de soleil car nous sommes orientés plein est). Quand j'ai quitté la voiture pour me rendre au club, j'ai eu une petite boule au ventre, un peu inquiet, me demandant vraiment où j'allais me retrouver.

A l’accueil, Mari, une maori du club, m’a accueilli royalement, super sympa. A l’intérieur, ceux qui m’ont reconnu ont levé leur verre et m’ont tout de suite invité à leur table. Il y avait Steeve, le coach de mon équipe, et d’autres personnes que je ne reconnaissais pas. Tout de suite, j’ai été présenté aux autres personnes, puis les discussions ont commencé, autour de la cheminée éteinte qui trône au milieu de la salle. Sur le mur, les photos des équipes successives. Je suis parti me servir un verre, et Gavin, le coach maori des Prems, est arrivé. Ce type est un géant, grand, large, un peu de ventre, une tête bien ronde. Il avait un énorme plat avec plein de poissons, pêchés par ses soins le matin même, et fumés l’après midi au feu de bois, par ses soins aussi. Il amenait ça pour tout le monde, et c’est comme si je n’avais jamais mangé de poisson fumé avant ! J’ai été sommé d’en manger copieusement.

Très vite, la discussion s’est engagé avec Gavin qui a passé quelques mois en France, et on a convenu que je lui apprendrais le français en échange de cours de pêche sur son bateau !!

Un peu plus tard, il a eu une idée. Il a disparu, et 5 minutes plus tard, le DJ de la soirée annonçait qu’un morceau à l’intention de Ben allait être passé !!!!! C’est comme ça que toute la salle s’est mise à chanter « Chansooooonnnn d’amoooouuuurrrr, Ratata tata …. » avec Ben, liquide, au milieu. Enfin disons que pour accueillir quelqu’un, on ne peut pas faire beaucoup mieux. Petite parenthèse : ce n’est pas la première fois que des anglo-saxons me font écouter cette chanson. J’ai l’impression qu’elle est plus connue que la Marseillaise. Ca pourrait être sympa de changer pour ça, c’est moins agressif comme chanson, non ?

Bref. La soirée s’est aussi déroulée au rythme des verres offerts aux uns et aux autres. A mon expression surprise de le voir insister pour me payer un verre de vin, Gavin m’a répondu « Welcome to New Zealand ». Extra.

Eno était venu à la soirée aussi, et il m’a ramené à la maison, vers minuit. Je suis resté 4 heures à cette soirée, pleine de gens super sympas, super gentils, super accueillants, et pourtant, je ne connais pas leur culture ….

- Benoit -