Le Cahier Bleu

L'importance des références

Les références prennent leur importance lorsqu’on décide de quitter sa ville natale, sa région, ou encore son pays...

Le 8 Novembre 2005 - Tags: blog


Les références prennent leur importance lorsqu’on décide de quitter sa ville natale, sa région, ou encore son pays.

Tout commence lorsque, grandissant, les études nous obligent à quitter le domicile familial. C’est toujours une chance, car cette expérience unique nous permet de développer nombreux de nos sens, celui de l’organisation, de l’autonomie (même si parfois et heureusement, les parents ne sont pas loin), mais c’est aussi une cruelle étape qui malmène les relations établies depuis tout petit avec la famille, les amis, les camarades de classe, et le voisinage. Les repères de proximité sont abimés mais les weekends et les périodes de vacances permettent d’entretenir les relations de toujours.

Ces départs sont aussi l’occasion de découvrir de nouvelles ambiances, de rencontrer de nouvelles personnes, de construire de nouvelles choses, bref, d’avancer un peu plus dans la construction de son futur.

Et arrive le jour où la curiosité, toujours grandissante, nous pousse à voyager, à émigrer. Nous voici en quelques heures télé transportés dans un pays inconnu, sans référence. La monnaie est différente, les voitures roulent à gauche, la terre tremble régulièrement. Chaque besoin se transforme en expédition.

Les questions élémentaires trouvent rapidement leur réponse, un raccourci signifiant qu’on a trouvé un endroit où on peut acheter du pain, du Nutella, des légumes, de la viande et du poisson.

Par chance, les Néo-Zélandais ont la culture du supermarché ! Mais le problème se pose pour chaque nouvelle chose à acheter. Où vais-je pouvoir trouver l’équivalent de la FNAC ? Où acheter une voiture ? Où acheter un meuble ? Ou encore, plus simplement, où puis-je trouver un coiffeur ? Mais au fait, comment dit-on coiffeur en Anglais ??

Alors on demande autour de soi, en espérant être suffisamment clair pour que la réponse donnée soit celle à la question difficilement posée, on passe devant les boutiques en regardant si le contenu de la vitrine laisse espérer pouvoir trouver le service recherché. Et si par chance c’est le cas, ce magasin est-il une référence pour les locaux ou est-ce juste un endroit branché du moment qui va sans aucune amabilité profiter de mon ignorance ?

Ce manque de références à un petit quelque chose de frustrant.

Combien de temps cette situation durera-t-elle ? Très longtemps probablement, car nous sommes d’ailleurs, et qu’ici, les choses se passent autrement.

Mais quel bonheur de s’apercevoir que chaque jour, c’est un peu plus de Nouvelle Zélande qui entre en nous. Les réflexes se prennent, rouler à gauche devient la seule façon de se déplacer en voiture, le bus n’a plus de secret pour vous, on oublie que nos parents se couchent lorsque nous nous levons…

Alors on se sent prêt, prêt à réécrire son CV, prêt à commencer la recherche d’emploi, prêt à défendre son bout de gras face à des recruteurs qui ne parlent pas la même langue !

Et c’est alors que tout recommence, lorsque le recruteur, souhaitant contacter d’anciens employeurs, demande : « Avez-vous des références ? ».

- Sébastien -