Le Cahier Bleu

Ile du sud nous voilà !

Sans attendre la fin du Reference Check de Ben, nous avons pris la décision de partir profiter quelques semaines du sud de l’ile du sud avant de rentrer en France.

Le 20 Décembre 2005 - Tags: blog


Sans attendre la fin du Reference Check de Ben, nous avons pris la décision de partir profiter quelques semaines du sud de l’ile du sud avant de rentrer en France.

Les billets d’avion pour Queenstown ont été réservés le WE, et le campervan, le matin même du départ. Heureusement pour nous, ce n’est pas encore la haute saison.

Nous prenons un taxi pour nous rendre à l’aéroport de Wellington, situé à moins de 5mn de notre future maison. De là, un avion nous emmène à Queenstown, avec une escale à Christchurch. Les reliefs que nous apercevons de l’avion semblent annoncer de beaux et grands paysages.

Nous prenons possession de notre campervan et partons immédiatement en direction du Sud.

Les routes principales sont goudronnées, les autres sont des gravel roads, c'est-à-dire des routes plus ou moins plates recouvertes de graviers.

Nous allons très souvent emprunter ces routes, car c’est grâce à elles que nous explorerons les recoins de la nouvelle zélande.

Après une première nuit passée au creux de vallons verdoyants, au milieu de vaches, et de moutons, nous mettons le cap sur Manapouri et Te Anau, deux villes bordant d’immenses lacs situés derrière les fiords, au sud ouest de l’ile. Nous nous promenons le long du lac de Manapouri, traversant les marais faisant parti de la réserve naturelle qui l’entoure. Nous passons la nuit dans le van, sur une plage face au lac de Te Anau, puis nous remontons vers le nord en direction du Milford sound. Le soleil a laissé la place aux pluies qui s’intensifient au fur et à mesure que nous approchons du fiord.

Mais quel spectacle !! La pluie dévale les parois vertigineuses des montagnes du fiord, donnant l’impression que nous nous trouvons au milieu d’une gigantesque cascade. Nous entreprenons une randonnée que nous devons interrompre après avoir traversé 5 cours d’eau gonflés par les pluies diluviennes qui s’abattent sur nous, car ceux-ci pourraient probablement gonfler encore et risquer de nous barrer la route du retour.

Trempés et un peu déçus de n’avoir pas pu profiter de ce fiord, nous quittons cet endroit magique.

Le lendemain, vendredi, le temps s’améliore et nous autorise une petite randonnée jusqu’au Key Summit.

De retour au campervan, nous reprenons la route pour Te Anau, pour un briefing préparatif aux deux jours que nous allons passer sur un kayak dans le Doubtful sound, le fiord situé derrière le lac Manapouri.

Quelle aventure ! Après avoir traversé ce lac immense en bateau, puis la montagne séparant le lac du fiord, nous avons kayaké deux jours dans une vallée creusée par un glacier puis recouverte par la mer. En surface, on trouve l’eau douce provenant des nombreux lacs se déversant dans le fiord via de gigantesques cascades, et en dessous de cette eau douce se trouve l’eau salée de la mer de Tasmanie. Autour de nous se dressent des montagnes en forme de dômes, ou verticales comme des falaises.

Le kayak se prête très bien à la visite d'un endroit si préservé.

La légende dit que lorsque le fiord a été découvert par Cook, les chants des oiseaux étaient si forts que son équipage ne parvenait pas à l’entendre. C’est aujourd’hui très différent, du point de vue de la faune, mais la flore est elle restée à l’état sauvage, impossible à traverser.

Nous avons passé la nuit dans un camp de fortune que nous avons monté sur une plage du fiord, en compagnie des sunflies, ces petites mouches dont les piqures sont très désagréables.

Ces deux jours nous ont semblé des semaines, tant l’expérience a été forte et déconnectée du monde civilisé. Nous avons croisé des pingouins, mais, malheureusement, pas de dauphin. Il aurait fallu pour cela nous approcher un peu plus de la mer. Dommage.

Puis, nous avons temporairement quitté les sunflies, mais pas définitivement, car ces petites bêtes semblent se plaire dans les endroits magiques, pour rejoindre la cote sud de l’ile.

Pendant plusieurs jours, nous avons roulé sur la route des Catlins. Cette route, longeant la cote, permet d’accéder à des plages somptueuses, et sauvages en empruntant des gravel roads, plus gravel que road pour certaines. Etendus de tout leur long, on rencontre sur ces plages des lions de mer et des phoques, mais également de nombreux oiseaux.

Cette partie du voyage sera l’occasion de notre premier bain de mer. Un peu fraiche, mais dans un tel décor, impossible de résister !

Nous quittons la cote à Balclutha, et commençons à nous rapprocher doucement de Queenstown. C’est de là-bas que dimanche 18/12 matin nous allons faire notre saut en chute libre !! Plus l’échéance approche, et plus l’excitation, ou la tension chez Ben, monte. La nuit du samedi au dimanche se termine avant même que le réveil ait sonné.

Nous nous rendons sur le lieu de rendez-vous ou nous remplissons quelques formulaires et prenons connaissance du déroulement de la séance. Puis, en route pour l’aérodrome !

L’avion ne peut pas contenir plus de 9 personnes. Il n’y a pas de siège, les personnes à bord sont imbriquées les unes dans les autres. Pour chaque fou, il y a un instructeur auquel il sera harnaché, et éventuellement un caméraman/photographe si l’option a été retenue.

Notre tour arrive. Nous allons en salle de préparation mettre notre combinaison, notre harnais, et suivre les procédures de sortie de l’avion, puis nous montons dans l’avion. La petite porte coulissante transparente se ferme et le pilote met les gaz. En quelques mètres, l’avion décolle et nous voyons la terre s’éloigner petit à petit.

6000 pieds, 8000 pieds… La pression monte alors que les paysages rétrécissent. Le lac, pourtant immense, devient une simple flaque d’eau, les toits des maisons, des têtes d’épingle… 10000 pieds, l’instructeur me demande de m’asseoir sur ses jambes pour m’attacher à lui. Il me met le casque, les lunettes. Ben, allongé entre les jambes de son instructeur est décomposé. J’essaye tant bien que mal de le rassurer. A 12000 pieds, l’avion se stabilise. Une lumière verte s’allume dans le cockpit. Un des caméramans ouvre la porte coulissante laissant entrer l’air dans l’avion. C’est Ben qui sautera le premier.

Son caméraman sort de l’avion, puis c’est le tour de Ben et de son instructeur. En moins d’une seconde, tous les trois se jettent dans le vide et disparaissent. Whoua !

C’est maintenant au tour de mon caméraman, puis de mon instructeur et de moi assis sur lui de sortir de l’avion. Alors que lui est toujours assis sur le rebord de l’avion, je suis moi suspendu dans le vide, face au caméraman accroché à l’extérieur de l’avion. Nous sommes si haut ! Un premier élan me laisse croire que nous sautons, mais c’est une fausse alerte, probablement une feinte de l’instructeur pour augmenter mes sensations. Un deuxième élan, toujours pas. Je crois que je vais mourir tellement les émotions deviennent intenses. Et il saute. Ca y est, je meurs. Je ressens l’accélération de notre chute. Je ne peux m’empêcher de crier. La vitesse se stabilise, et là, c’est le bonheur. Nous tombons à 200km/h, mais j’ai l’impression de voler. Mon caméraman se rapproche de nous, je parviens à lui attraper la main et nous commençons à tourner, puis nous nous lâchons car nous tombons depuis maintenant une quarantaine de secondes et il va bientôt falloir penser à l’ouverture du parachute. A 5000 pieds, après 45s de chute libre, l’instructeur sort le parachute et nous terminons notre descente à une vitesse plus raisonnable, bercés par le vent. C’est tellement agréable !! J’ai la sensation d’être un oiseau.

Les paysages se rapprochent jusqu’à ce que nous posions les pieds sur l’aire d’atterrissage. Quelle expérience !!

Nous resterons dans un état entre le rêve et la réalité une bonne partie de la journée.

Mais nous devons nous réveiller car les vacances se terminent et il faut maintenant refaire les valises avant de rentrer à Wellington.

- Sébastien -