Le Cahier Bleu

Hangi et coupe du monde

J'ai terminé cette semaine un audit d'environnement à Telecom. Cet audit a permis de cartographier toutes les applications internet/intranet que Telecom sert à ses clients. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le travail d’intégration et d’amélioration est énorme et nécessaire.

Le 23 Juin 2006 - Tags: blog


Vendredi après midi.

J'ai terminé cette semaine un audit d'environnement à Telecom. Cet audit a permis de cartographier toutes les applications internet/intranet que Telecom sert à ses clients. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le travail d’intégration et d’amélioration est énorme et nécessaire. Mais Telecom est un éléphant et il ne bouge pas un cheveu sans y avoir réfléchi dix fois avant. Après 5 mois passé ici, j’ai définitivement absorbé cette nouvelle manière de travailler. D’un côté, l’inertie du système me permet de travailler dans une ambiance cordiale et détendue. Ca me permet de faire pas mal de choses à côte, sur le plan perso. D’un autre, mon boulot pourrait être passionnant, intéressant, la boite aurait tant à gagner à bouger sur certains points, mais elle ne le fait pas, et c’est frustrant. C’est l’inertie du groupe : on n’accepte pas, en général, en tant qu’individu que les choses soient chamboulées trop souvent, trop vite autour de soi, alors quand on est à plusieurs, qu’on doit concilier les intérêts de la société tout en préservant les siens …. C’est naturel, je suppose.

Enfin, quand je repense à mes craintes du début sur ma capacité à accepter un tel rythme, ben force est de constater que ça me convient bien, du moins pour le moment.

Daphné aussi se plait bien a la maison. Elle a définitivement pris ses marques. J’ai lu qu’un chat est parfois plus attaché à son territoire qu’à ses maîtres. Je crois que ce n’est pas le cas de Daphné et qu’elle se plait bien avec nous.

Le matin, au réveil, elle attend patiemment, sur la commode de la chambre, que l’un de nous se lève. Quand je me dirige, au radar, vers la salle de bain ou la cuisine, elle reste à mon niveau, comme pour m’aider à trouver ma route dans la maison !! C’est sa façon de dire bonjour, je suppose ... Puis, quand on part travailler, elle nous accompagne toujours dans le vestibule. Lorsque nous quittons la maison, elle nous suit du regard depuis la fenêtre de la chambre d’amis !

Le soir, après avoir passé la journée dans la maison, probablement sous la couette, ou à jouer avec la déco, elle nous attend au même endroit, sûrement renseignée par la tombée du jour. La soirée avançant, elle ne nous quitte pas. Elle nous apporte sa souris pour jouer, vient se lover contre nous pour un petite caresse passagère, puis essaye de nous interpeller pour qu’on lui coure après dans toute la maison. Jusqu’au moment de nous coucher où elle vient sur le lit pour entamer une longue et rigoureuse toilette.

Alors que je croyais le rugby être un sport « tout-terrain », se jouant sous la neige ou dans la boue, mon match de la semaine dernière a été annulé, pour cause de terrain boueux ! Je dois dire que j’ai été déçu, sensation étrange si elle est mise en parallèle avec la peur que je ressentais quand j’allais aux entraînements au tout début. Ca me coûtait, j’y allais à reculons, et souvent, la veille d’un entraînement ou d’un match, je commençais déjà à stresser. Maintenant, le matin d’un entraînement ou d’un match, j’ai hâte d’y être. J’ai acquis une place dans cette équipe, je m’y éclate vraiment, et quand j’arrive sur le terrain, peu importe la fatigue que je peux avoir ressenti dans la journée, elle s’évanouit immédiatement pour faire place au plaisir.

En plus, Eno nous a rejoint aux entraînements du mercredi soir. Avec l’équipe et lui, on joue au « touch » pour s’échauffer, et parfois, l’échauffement dure toute la séance, tellement on s’amuse. Eno a trouvé que sur le plan du rugby / « touch », j’ai fait de beau progrès, ce qui est vrai. En être arrivé là, pouvoir toucher des résultats, au prix où ça m’a coûté, est très satisfaisant et s’ajoute au plaisir de faire partie de ce groupe, d’avoir des amis comme Eno.

L’autre terrain inconnu était le club, où tous les joueurs de toutes les équipes se réunissent régulièrement. J’y étais invité de temps en temps, et y aller me rendait toujours un peu nerveux, car c’est un monde que je ne connaissais pas. Je sais que d’aucun dira que je me « prends trop la tête », mais bon, j’étais nouveau, les gens parlent anglais en argot et très vite, la culture m’était tout à fait inconnue.

Maintenant c’est un milieu où je me sens à l’aise, et je peux y aller sans invitation, sans que quelqu’un m’y attende, car je sais que je vais passer un bon moment. C’est toujours agréable de s’y retrouver après un match pour boire un verre avec les autres joueurs, écouter Almo, mon capitaine, faire ses discours, rejouer les matchs, apprendre, toujours apprendre …

La semaine dernière, bien que le match ai été annulé, Seb et moi sommes allés au club pour participer au « hangi », cette fête maori qui fait référence à une façon traditionnelle de cuire les aliments, dans un trou où brûle un feu pendant 24 heures. Bien sûr, les plats étaient déjà cuits quand nous sommes arrivés. Il y avait plusieurs viandes et plusieurs légumes, dont les « kumaras », nom maori pour les patates douces … Tout avait un délicat parfum de fumé. J’avais commandé deux parts, mais pour le prochain, qui normalement aura lieu dans un mois, j’en prendrai beaucoup plus, quitte à en mettre au frigo. C’est délicieux, et pour ne rien gâcher, c’est vraiment pas cher : 4 euros pour le plat complet, dont les bénéfices vont aider financièrement une des équipes du club.

Voilà. Je suppose que la fièvre de la coupe du monde s’est largement répandue en Europe. Ici aussi. Vendredi soir dernier, une énorme fête était organisée au bureau, avec les collègues : boissons, repas, babyfoot et équipes déguisées se sont affrontées dans un tournoi de foot … sur Xbox !! J’ai juste assisté au début, mais les photos montrent qu’il y a eut de l’ambiance !

- Benoit -