Le Cahier Bleu

Nous avons navigé avec Ciarrai

Je profite d’etre dans l’avion pour Auckland pour parler de notre weekend. Samedi dernier, nous avons enfin pu mettre Ciarrai a l’eau, et cette fois, le naviguer. Les reparations nous ayant emmenees de surprises en surprises, j’etais un peu anxieux du « truc » de derniere minute qui, comme la derniere fois, nous aurait empeche de quitter le ponton.

Le 31 Mai 2007 - Tags: blog


Jeudi matin.

Je profite d’etre dans l’avion pour Auckland pour parler de notre weekend. Samedi dernier, nous avons enfin pu mettre Ciarrai a l’eau, et cette fois, le naviguer. Les reparations nous ayant emmenees de surprises en surprises, j’etais un peu anxieux du « truc » de derniere minute qui, comme la derniere fois, nous aurait empeche de quitter le ponton. A 10h30, le bateau flotte, le moteur est installe, le gouvernail est pose, et enfin, les voiles sont deployees. La grand voile etait le seul element que nous n’avions pas encore verifie : quand nous avons termine de la hisser, jusqu’en haut du mat, j’ai su que nous allions partir.

Quelques minutes plus tard, Grant, notre precieux conseiller et aide reparateur, pousse le bateau du ponton. Le moteur tourne sans probleme, et rapidement, nous nous eloignons du bord. Pour l’instant, nous sommes soulages, mais le plus grand plaisir n’est venu qu’apres, quand le moteur s’est eteint, et que le bateau a commence a avancer sous le vent, en glissant sur l’eau.

Les conditions etaient absolument optimales. Le ciel etait bleu, la baie relativement peu encombree (quelques bicoques faisaient des ronds ca et la), et le vent du nord, tres leger, parfait pour commencer. Avec une certaine jubilation, difficile a contenir, nous tirons quelques bords en rejoignant la baie principale de Wellington. Le bateau se manie bien, et est assez veloce lorsqu’il remonte le vent. Ainsi, apres plusieurs annees de reflexions et plusieurs mois de preparations, nous voguons sur notre bateau, dans la baie de Wellington. Seb et moi ne pouvons pas dire grand-chose, alors nous sourions en grand, ravis d’etre la. Le bateau va encore demander quelques travaux, certains etant assez urgents, meme, mais pour l’heure, nous profitons au maximum.

En quittant Evans Bay, nous rejoignons la baie du centre ville. Nous tournons autour de la fontaine autour de laquelle je nage les lundis soirs. Puis cap a l’est vers les baies orientales, vers Seatoun. Wellington est magnifique sous le soleil, vue de la mer aussi. Nous contournons la pointe de Miraramar, longeons les cotes sauvages au nord de Scorching Bay, puis faisons un petit signe au Chocolate Fish Cafe. Durant notre trajet, nous trinquons avec quelques bouteilles de biere (une petite Tui locale). Apres le repas du midi (car l’heure tourne), je sirote un cafe (que j’avais pris soin d’emmener dans un thermo), la barre a la main, le regard vers les montagnes. Deja, il faut commencer a rentrer.

Pour le retour, nous sommes vent arriere. La progression vers la marina se passe toute en douceur. Arrives au ponton, nous tentons meme d’arriver a la voile, sans allumer le moteur. Tentative reussie, meme si nous sommes arrives un peu vite, de l’avis de Grant. Inutile de dire que nous sommes combles.

Le dimanche, nous remettons ca. Les conditions sont les memes. Nous partons a la meme heure, mais irons directement vers Seatoun, pour recuperer Laurent au ponton (la grasse matinee, c’est sacre !). Malgre le vent leger, l’appontage a Seatoun sera un peu houleux, notamment a cause de pecheurs pas tres (du tout) cooperatifs. Resultat, on plie une des support pour filet de securite, les pecheurs nous regardant nous scratcher sans lever le petit doigt pour nous aider. En repartant, j’essaye de penser a autre chose qu’a ces f…g b….d.

Avec un petit vent leger, nous rejoignons le milieu de la baie. C’est tellement idyllique que Laurent et moi irons meme jusqu'à faire quelques brasses, au milieu de la baie, entre les collines de Seatoun et les montagnes du Rimutaka, celles la meme que j’arpente quand je vais aider a la sauvegarde du kiwi.

Un peu plus tard, nous aurons quand meme une petite frayeur : nos voiles sont reglees pour capter un maximum de vent, puisque les conditions le reclamaient. En l’espace de 5 secondes, la force du vent est passee de 2 a 20 nœuds. Dans la precipitation, nous essayons de regler les voiles, effectuons un virage (a la gite) pour nous mettre face au vent, et nous retrouver face a un plan d’eau assez moutonneux, celui la meme qui offrait une texture huileuse quelques minutes plus tot. Rapidement, on a affale, ne sachant pas trop le bon reglage de voiles a adopter. J’allume le moteur, et on rentre.

Bref, dimanche fut plus agite que samedi, mais rempli d’autant de bons souvenirs.

Au bout du compte, c’est un peu un reve qu’on a realise et qui prefigure beaucoup de week-ends sur l’eau. Objectif : continuer a ameliorer le bateau pour qu’un jour, nous traversions le detroit pour des vacances dans les fjords de l’Ile du Sud …

- Benoit -