Mardi apres-midi.

Une semaine plus tard, a 12h51, heure a laquelle s'etait produite la secousse mortelle, deux minutes de silence ont ete observees dans le pays, en signe de soutien et de memoire. Peu de temps avant l'heure, je me suis rendu sur une petite place du centre ville, pres de Lambton Quay, et me suis assis sur un banc. Des gens etaient deja presents et d'autres se tenaient debouts. Des employes sont sortis de leur immeuble dans la rue. Petit a petit le silence s'est fait. Une dame qui etait assise sur un autre banc, face au mien, s'est levee et a regarde par terre. Durant les minutes qui ont suivi, en plein coeur de Wellington, seul le bruit des cigales continuait a se faire entendre. Tout le monde s'etait arrete. Il n'y avait plus de bus. Le ciel etait couvert et nuageux, et pourtant, j'ai commence a avoir chaud, a etouffer. Peut etre le trop plein de peurs et d'angoisses contenues depuis une semaine qui hurlait pour sortir. Les images des decombres, celles des corps inertes ou demembres me sont revenus. Quand les gens ont repris la marche de leur vie, j'ai fait le tour d'un immeuble pour laisser le vent glisser sur mes joues.